Les grandes maisons écossaises de whisky trouvent désormais un nouveau marché hors des assemblages conventionnels d’eaux-de-vie identifiées selon leur moyenne d’âge. Aux 10, 16, 21 ans et plus se greffent des lots dont les noms évocateurs traduisent le contenu de flacons dotés d’étiquettes souvent forts stylisées. Ainsi, se succèdent, pour ne citer seulement que l’offre disponible chez Glenmorangie, les Spios, Nectar d’Or, Pride, Lasanta et autre Quinta Rubin. Ce « Signet » dont la maison se targue d’être ni plus ni moins que « Le plus innovateur des whiskies » trouve sur l’esprit torréfié du café la base même de sa personnalité. Plus précisément sur une torréfaction soutenue « d’orge maltée chocolatée ». Oui mais encore ? Robe rousse claire et parfums fondus et homogènes, puissants mais aussi sophistiqués. Oui, l’idée « café » y est, admirablement intégrée à des nuances plus profondes de gingembre, de cannelle, d’orange et de cuir humide et que l’élevage en fût de xérès oloroso affine en profondeur plus encore. La bouche est exemplaire. D’abord fine et bien roulée, suave et émancipée par la suite, élevant le degré de complexité en milieu de bouche avec affirmation et sensualité. Là encore, le tandem cacao-café, sans être caricatural, pousse une note rafraîchissante sur une finale consistante que les agrumes allègent et tonifient. Savoir faire indéniable ici pour une eau-de-vie d’exception (297 $ – 11608185) *****