Le parcellaire selon Deutz

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Il serait en tous points réducteur de penser que toutes les bulles se ressemblent. Le distrait (ou le borgne) n’y verra qu’une suite infinie de palpitations carboniques le gratifiant, une fois la flûte éclusée, d’un borborygme à indisposer la reine d’Angleterre elle-même. L’attentif (ou le clair-voyant) y percevra en revanche un message sans doute moins sonore mais plus intériorisé, à l’image d’un livre dont les chapitres se suffisent à eux-mêmes en racontant leur propre histoire, dans l’ordre qu’il plaira alors au lecteur.

L’histoire du vin de champagne est intimement reliée, du moins dans la composition des cuvées qui y sont élaborées, par une courtepointe de vins de réserve, de millésimes, de vignobles et de parcelles qui s’assurent de livrer la fine pointe de leur propre histoire, mais en bouteille cette fois. Mais il arrive qu’un cépage et qu’une parcelle tissent à leur tour, dans un millésime spécifique, une intrigue suffisamment porteuse pour éblouir le lecteur-dégustateur de passage.

Par l’entremise de ses parcelles d’Aÿ, la maison Deutz nous invite, à partir du millésime 2012, à saisir la subtilité des sous-sols propres aux parcelles « Meurtet » et « La Côte Glacière » dans leur singularité respective. Alors que la cuvée Hommage à William Deutz Parcelles D’Aÿ (130 $ – 13657992 – (5+) ****) fusionne ces deux parcelles dans le millésime 2010, la première complétant la seconde par son agilité et sa tension, ce n’est qu’avec le millésime 2012 que la maison juge la proposition suffisamment éloquente pour les vinifier séparément afin qu’elles puissent raconter à leur tour leur propre histoire.

En attendant les cuvées Hommage à William Deutz dans le parcellaire « La Côte Glacière » et « Meurtet » pour les millésimes 2012, faites-vous plaisir à prix encore décent pour un tel niveau de qualité avec ce splendide 2010, étonnant de subtilité.

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